Kailua ou le premier bain dans le Pacifique (20 juillet 2008)

Pour la première fois aujourd'hui, nous nous réveillons après 6 heures, nous sommes presque recalés ! Nous regardons le soleil se lever en petit déjeunant sur la terrasse, les averses ne nous ont plus délogés depuis le premier matin. C'est dimanche, mais nous allons quand même faire les magasins le matin, il y a tellement de choses à trouver pour l'installation de la maison... Nous trouvons notamment des étagères à penderie qui vont enfin nous permettre de défaire les valises, et de superbes serviettes de plages aux couleurs lumineuses !

Le grand programme de la journée, justement, c'est une virée à la plage, la première. Hier, nous avons testé la piscine du lotissement, bien chaude et qui ne sent pas la javel, et aujourd'hui, eau salée. D'abord un petit temps calme après le repas (Alanis ne veut pas dormir), puis nous partons chez Guylaine, Pascal et William (Alanis ne veut pas se réveiller et ne veut pas aller chez Guylaine; on l'installe de force dans la voiture !). Le temps de se mettre en route et de traverser le bout d'île, nous arrivons chez eux à 15 h 15. Ils nous emmènent à Kailua, la plus belle plage selon eux pour les enfants, notamment pour son absence de vagues.

La dune est couverte d'une pelouse très douce, avec quelques arbres dont des palmiers. Il n'y a pas beaucoup de sable dans le coin où nous nous installons, mais il y a un peu d'ombre. Et il n'y a pas besoin d'une grande étendue de sable pour construire un fort, n'est-ce pas Samuel ? Assez vite, les enfants demandent à aller dans l'eau, et nous les suivons volontiers. Frédéric ne se souvient plus de la dernière fois où il a accepté de se baigner dans la mer (la Baltique en 1992 ?), mais ce qui est sûr, c'est qu'elle n'était pas aussi accueillante !

En fait, les vagues ne sont pas si petites que ça, et les enfants se font parfois surprendre. Il faut faire attention, car le fond descend assez vite et on n'a plus pied. Mais l'eau est claire, chaude, sans algues. On se régale vraiment. Samuel, qui a expérimenté la nage avec masque et tuba hier dans la piscine, se lance cette fois dans la mer. On ne voit que le sommet de son crâne et ses fesses, lorsqu'il nage comme ça. Il passe aussi pas mal de temps à construire un château avec William. Après avoir bien nagé, les filles s'enveloppent dans leur serviette (on ne risque pas de les perdre) et surveillent l'avancée des travaux. Koupaïa passe un grand moment à courir après les pigeons avec sa serviette en guise de cape.

Nous repartons en fin d'après-midi, avec la ferme intention de revenir bientôt. Nous longeons la côte pour rentrer chez nous, et nous repérons plein de jolis coins à explorer lors de nos futures expéditions. Frédéric rinse les enfants sous la douche pendant que Laëtitia finit de préparer la salade de pommes de terre, puis celle-ci va se doucher à son tour. Peut-être que pour la première fois depuis notre arrivée, nous allons réussir à dîner sans que les enfants ne s'endorment à table ! En sortant de la douche, encore toute mouillée, Laëtitia entend un grand boum qui vient de la pièce à côté. Encore les enfants qui chahutent alors qu'ils sont fatigués...

En fait, c'est Alanis qui s'est cognée toute seule et qui s'est ouvert le front ! Même sans lunettes, la blessure est jugée suffisamment profonde pour mériter un point de suture ou un peu de colle. Pendant que Frédéric appelle Guylaine pour demander où aller, Laëtitia se sèche et fait trois fois le tour de la salle de bains à la recherche de ses lunettes. C'est bien le moment, tiens ! Nous partons finalement pour les urgences, avec quelques trucs à grignoter, des bouquins et les enfants en pyjamas...

Nous trouvons facilement le Queens Medical Center. La prise en charge est rapide. Interrogatoire, prise de tension, de température, pesée. Nous sommes conduits vers la salle de soins. Et là, l'attente commence. De nouveau les questions, on met un joli bracelet d'identification avec un code barre à Alanis, qui est toute contente. Puis on attend, on attend, on attend. Comme on est aux États-Unis, on suit les conseils du personnel soignant, et on allume la télévision pour qu'Alanis regarde des dessins animés (eh oui, chaque salle de soin a sa télé). Nous sommes arrivés un peu avant 8 heures, le toubib est venu vers 9 heures faire un premier nettoyage et anesthésier la coupure. Il est bluffé par le stoïcisme d'Alanis (« She is as good as they get » soit, approximativement, « Aucun enfant ne se comporte mieux que ça »). À 10 heures, enfin, il revient coller le front de notre petite merveille, qui s'est endormie depuis près de trois quarts d'heure. La colle est violette, comme en France, et l'infirmier est tout surpris que Samuel et Koupaïa en aient déjà eu l'usage il y a quelques années (ça va rappeler des souvenirs à Mamé, et à Nicolas et Nathalie...). Nous réglons les 285$ de frais d'hôpital; nous ne recevrons que plus tard la facture du médecin (mise à jour: la facture totale est de 933$ dont 167$ de fournitures, ça fait cher du tube de colle). Nous dormons littéralement debout et nous nous couchons si tôt rentrés.

Peut-être que demain nous aurons enfin une soirée « normale » ? En tout cas, Alanis se réveillera ce lundi en pleurant et en criant « je ne veux pas de coloriage ». Elle faisait bien sûr référence au coloriage qui lui avait été donné la veille aux urgences...

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