Parmi les autres titres possibles il y avait « la course avec le soleil » et « on rentre à la maison ». Ceux qui seraient surpris par ce dernier titre doivent savoir que puisque notre nouvelle maison est celle d'Hawai`i, Samuel avait décrété qu'aller à Hawai`i était l'équivalent de rentrer à la maison... Une vraie petite tortue ! (Ceux qui ne décodent pas les allusions aux tortues sont invités à (re)lire Adieu Chunky Rice de Craig Thompson, aux éditions Casterman, et en particulier le passage où Chunky et Dandel campent sur la plage).
Ça y est, on est partis ! Le départ a été progressif. Mercredi soir nous avons quitté notre maison de Lyon pour dormir à l'hôtel à côté de l'aéroport. Nous y étions tous les 5 avec Catherine (la soeur de Frédéric) qui nous a donné un énorme coup de main toute la semaine pour mettre la maison (de Lyon) à peu près en état, et Christian (le père de Laëtitia) qui avait ramené nos marmots sur Lyon à la fin de leur long week-end avec leurs cousins germains. Réveil le jeudi à 5h30, Samuel et Koupaïa s'habillant en un tour de main alors qu'il faut littéralement arracher Alanis de son lit (il faut dire qu'à minuit elle faisait encore des bonds partout). Direction l'aéroport où on charge les bagages sur 4 (quatre) chariots. Après tout, on a juste 8 valises et 3 sièges auto à charger en soute, sans compter les 3 valises à main et un petit sac à dos. Autant dire que les coffres des deux voitures (Scénic et Grand Scénic) étaient bien remplis. Deux surprises nous attendent à l'enregistrement:
Une fois le contrôle de sécurité passé, on va à la porte d'embarquement où l'embarquement a déjà commencé. Frédéric garde la smala pendant que Laëtitia fonce acheter à boire et à manger: on n'a toujours pas déjeuné et il est presque 8 heures ! 5 minutes après on s'intalle dans le premier de nos trois vols. Les enfants sont contents et Samuel et Koupaïa se précipitent pour (re)découvrir le contenu de leurs bagages à mains (livre et jeux à gogo histoire d'occuper les 21h30 de voyage à venir). Ils trouvent tout seuls le dépliant de sécurité et le décortiquent intégralement (plus tard ils compareront la disposition des issues de secours entre les deux premiers avions empruntés). L'avion traverse les pistes, arrive en bout de piste, puis met les gaz. Koupaïa a un sourire d'une oreille jusqu'à l'autre et Samuel se crispe. Un peu plus tard Frédéric demande à Samuel si ça va. Réponse: « le décollage faisait un peu peur ». En 2004 lui aussi était tout sourire. Alanis a fait des bonds tout au long de ce vol alors qu'elle était plutôt éteinte juste avant.
Le voyage jusqu'à Londres a été sans incidents. On a passé un premier contrôle, a priori un simple contrôle des billets. Les « contrôleurs » étaient derrière des comptoirs, tout paraissait ouvert, il n'y avait pas de barrières ou de sas. Après coup, on s'est rendu compte que c'était là le contrôle principal des personnes, mais on ne l'a pas du tout réalisé sur le moment. Entre autres, personne ne nous a demandé si on avait fait nos bagages nous même, etc. Le contrôleur a juste demandé à Alanis où était le passeport de sa peluche. Comme l'hippopotame n'avait pas de passeport, il lui a donné une petite carte qu'Alanis a tenu religieusement. Ensuite contrôle des bagages (mais sans sortir les ordinateurs portables pour une fois), changement de bâtiment en métro automatique et embarquement dans le vol transatlantique. Alanis traînait la patte, tremblait, visiblement ça n'allait pas.
À peine installés dans l'avion, les hôtesses ont amené des pochettes de jeu pour les enfants. Ce qui leur a sans doute le plus plu c'est le kit de voyage qui attendait chaque passager sur son siège: casque audio, masque, paire de chaussettes et brosse à dents ! Alanis a dessiné un peu et joué avec la brosse à dents, mais elle devait déjà dormir au moment du décollage. En fait, elle a quasiment dormi tout le long du vol, même si elle racontera avoir vu Les indestructibles et Horton. Koupaïa, et surtout Samuel, avaient très envie de voir les films. On a négocié qu'ils ne commencent à regarder des films qu'après avoir mangé (comme d'habitude Koupaïa n'a commencé à manger qu'une fois que Samuel ait eu fini). Il y avait trois films regardables: Horton, Les indestructibles et Le monde de Narnia, les deux premiers en anglais et le dernier soit en anglais soit en chinois. Après s'être concertée avec son frère, Koupaïa a annoncé qu'ils regarderaient d'abord Les indestructibles, puis Horton, et enfin Le monde de Narnia en anglais: ce n'est pas parce que chacun avait son écran qu'ils n'allaient pas regarder la même chose en même temps ! Le premier film n'a commencé qu'àprès le survol de l'Islande et fut interrompu par le père lors de l'arrivée au dessus du Groënland. Samuel et Koupaïa n'ont toujours pas compris pourquoi on les avait obligés à regarder ces montagnes couvertes de neige et ces glaciers se jetant dans la mer... Par contre, ils ont bien remarqué que l'on passait beaucoup plus au nord que les lettres formant « Atlantic ocean » sur la carte (ceux qui ne décoderaient pas l'allusion sont invités à (re)lire « Le naufragé du A » de Fred aux éditions Dargaud et les autres hallucineront que Frédéric ait inclus la lecture de ce livre dans la préparation au voyage). S'est ensuivi le survol du Canada, les discussions de Frédéric avec le « personnel navigant de cabine » qui hallucinait que seules les valises soient enregistrées jusqu'à Honolulu, etc.
Les enfants ont été très très calmes tout au long du transatlantique. Seule Koupaïa a commencé à chahuter 5 minutes avant l'atterrisage à Los Angeles. Le problème, c'est que l'on a ensuite passé près d'une demi-heure dans l'avion à attendre que la porte de débarquement soit prête à nous accueillir. Difficile dans ces conditions, et sans information, de répondre à la fameuse question « Papa, quand est-ce qu'on arrive ? ». Une fois débarqués, on a fait la queue à l'immigration. Il y avait 16 files d'attente et on a été envoyés à la quinzième. Il n'y avait qu'une demi-douzaine de groupes devant nous, mais on avait déjà du retard et il fallait encore que nous nous enregistrions pour le dernier vol. On n'a pas eu à attendre longtemps que ce soit notre tour, mais il fallu ensuite faire les papiers pour nous 5, sachant que l'agent a dû aller demander de l'aide pour savoir comment remplir les papiers pour les « accompagnants » (Frédéric lui ayant gentiment fait remarquer qu'Alanis avait un visa J2 et non J1 comme il était en train de l'écrire partout). Bref, bien avant que les papiers ne soient finis on savait que l'on avait raté notre correspondance. On a ensuite récupéré nos valises (toutes ? toutes !), on a passé le contrôle d'agriculture sans encombre (pour les deux gros morceaux de fromage prévus pour Guylaine) et on s'est retrouvés à la sortie du bâtiment, à l'endroit où on aurait dû déposer nos bagages (puisque eux étaient officiellement en transit), mais on ne pouvait pas les déposer parce que l'on avait raté notre correspondance, mais la femme qui régimentait la zone nous a dit que l'on ne voulait pas aller à l'autre terminal avec tout ça (celui où on devait enregistrer) et qu'on devait les laisser 10 mètres plus loin, grosso modo dans un recoin où un mec à fait disparaître nos chariots de bagages en soute. Vous n'avez pas compris ? C'est pas grave, nous non plus ! On se demandait vraiment avec Laëtitita si l'on n'avait pas volontairement perdus nos bagages... Situation quelque peu inconfortable, vous en conviendrez. Ensuite on est allé au terminal 4 pour l'enregistrement. On a expliqué notre situation (correspondance ratée) et on nous a indiqué où faire la queue. Frédéric a alors expliqué à sa descendance qu'il était 15h00, que l'avion pour Honolulu décollait à 15h15, que ses portes étaient déjà fermées et que, visiblement, on n'était pas dedans... Il nous fallait donc trouver un nouveau vol ! 10 minutes plus tard on était à un guichet où on a réexpliqué notre situtation. La guichetière nous a annoncé que le vol de 15h15 ne partirait qu'à 16h15 et nous a tendu nos cartes d'embarquement. On a donc recommencé à courir. On a passé un nouveau contrôle de sécurité (non sans avoir au préalable bu nos bouteilles d'eau et les avoir jetées) presque sans encombre. Seuele Laëtitia a eu le droit à un contrôle un peu poussé, son soutien-gorge n'étant visiblement pas au goût du portique de contrôle !
Ensuite ? Eh bien, passage aux toilettes pour les enfants, pendant lequel Frédéric a réalisé que les cartes d'embarquement ne mentionnaient pas de numéro de siège. Renseignement pris, on était sûr de pouvoir monter dans l'avion, par contre on n'avait pas encore de places attribuées. Autrement dit, on était aux quatre coins de l'avion. Pendant que Laëtitia allait chercher de quoi manger (seuls des boissons seraient servies à bord du dernier vol qui ne durerait que 5h30), Koupaïa s'endormait par terre contre les bagages à main (non sans avoir essayé de chahuter avec sa soeur, pour ne pas dire plus). On l'a portée endormie dans l'avion, à 1h30 du matin heure française. Dans l'avion on avait une place tout au fond (le père se sacrifie), trois places sur deux rangées (la mère et les filles) et une place quatre rangées devant où l'on a placé Samuel en lui expliquant bien la situation. En fait, Samuel avait une place intermédiaire entre la classe économique et la classe affaire (un siège avec 4 boutons pour en commander électriquement l'inclinaison, etc.). On a réussi à négocier de l'échanger contre une place à côté de Laëtitia et Alanis. Une fois tout ces problèmes réglés, Frédéric a pu gagner l'arrière de l'avion. Il était bien évidemment alors le seul passager debout ce qui lui a valu de se faire accueillir sèchement par une hôtesse qui fut à son tour remise à sa place.
Seul Frédéric était encore réveillé quand le vol pour Honolulu a décollé. Le vol a été sans incidents. Le débarquement a été un peu plus délicat suite à un réveil difficile de Koupaïa. Qui plus est, Frédéric a raté un panneau dans l'aéroport, ce qui nous a fait débarquer au carroussel à bagages par un chemin détourné, ce qui a fait croire un moment à Guylaine que nous avions raté l'avion. On a eu la bonne surprise de retrouver nos bagages. Tous ? Presque ! Seulement 9 sur 10. N'ayez crainte, le bagage manquant n'était pas celui contenant les fromages. Frédéric est allé signaler l'absence du bagage, et Koupaïa en a profité pour s'endormir sur un banc. On a ensuite attendu l'arrivée d'un taxi suffisamment grand pour nous contenir nous et nos effets et Koupaïa en a profité pour s'endormir sur le trottoir. On a ensuite traversé Honolulu de nuit pour « rentrer à la maison » et... Koupaïa en a profité pour s'endormir dans le taxi. Le soleil était déjà levé quand on a quitté l'hôtel à Lyon le matin de ce jeudi 17 juillet, ses derniers feux brillaient encore quand on a atterri à Honolulu le soir de ce même jour, mais vu le retard de l'avion et l'absence du bagage il faisait nuit quand nous avons quitté l'aéroport.
Arrivés à la maison, après un tour rapide des lieux, Laëtitia a couché nos trois monstres pendant que Frédéric partait faire les courses. Ce départ n'est pas passé inaperçu: comme il avait ouvert la portière avec la clef plutôt qu'en appuyant sur le bouton, la voiture s'est mise à klaxonner en mode alarme pendant la minute trente qui fut nécessaire au fautif pour se rendre compte de sa grossière erreur. Ça a donné l'occasion au responsable du complexe de venir nous souhaiter la bienvenue (c'est ce que l'on doit appeler une arrivée en fanfare). Frédéric put ensuite enfin partir en course, non sans avoir au préalable lu la notice de la voiture pour découvrir pourquoi le voyant de frein restait allumé. Il pensait à un frein à main bien caché, mais la notice le rassura: il fallait juste revoir le système hydraulique de freinage. (Il s'agissait bien évidemment du frein à main, mais ça il ne le sut que le lendemain et après avoir roulé 3 kilomètres.) Finalement tout le monde put s'endormir du sommeil du juste avant de prendre un petit déjeuner à 6h00 du matin sur la terrasse au-dessus de « Ouaouh la mer » (dixit Samuel). Quelques heures plus tard, Koupaïa affirma qu'elle n'aimait pas la maison, qu'elle avait pensé qu'elle serait plus belle (la maison, pas Koupaïa). Après tout, il n'est pas surprenant que les enfants expriment d'une manière ou d'une autre qu'ils sont perturbés par la transplantation...
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